Architecte à Bandol

Rudy Ricciotti a le mérite de questionner les dogmes de l'architecture contemporaine et de tenter un lien avec l'architecture classique. Il est le seul, jouissant d'une certaine notoriété, a le faire ... Quand au XXème siècle l'Art (plastique) se détache de la recherche du Beau, cela lui est bénéfique pour garder une vérité et authenticité, mais que l'architecture lui ait embrayé le pas est un non-sens. L'architecture n'est pas de l'Art mais un art de la construction. En excluant toute recherche du Beau, c'est à dire de proportion, d'harmonie et d’intégration dans l’espace et la nature, etc ... Elle finit par ne produire que du laid. Loin de cette recherche, elle s'écarte de l'émotion que pouvait produire l'architecture et se vautrer dans une intellectualisation, une conceptualisation et aujourd'hui une "gadgetisation" (avec la végétalisation/greenwashing, l'arrivée des tours dites "écologique" qui est un non-sens en soi, et autres concepts d'effet de mode). En réalité elle est juste aseptisée, elle ne narre rien et ne symbolise rien non plus. Pour moi c'est le cœur de son impopularité. Sans compter qu'en s'érigeant comme de l'Art, outre de perdre ses racines (la vie de la cité, l'identification à un territoire via l'architecture, la diversité) elle a généré un système totalement tronqué avec une poignée de "StarArchitectes" d'un côté et la misère pour tous les autres. StarArchitectes dont il faut aimer le travail car c'est "comme ça", sorte d'injonction à aimer, qui tue tout remise en question et même débat. A la fois, en s'érigeant au rang d'artiste ces architectes se sont rendu intouchable : comment critiqué l'art d'un artiste, on aime ou pas mais on ne le remet pas en question. Bref, ça ressemble à une forme d'imposture. Sauf peut-être Ricciotti, qui lance une parole dissonante, non politiquement correcte mais la nouvelle génération, toute formatée qu'elle est, semble hermétique à son discours. C'est pas gagné.